20 Nov. Passer à tabac : d’où vient cette expression ?
Les premiers emplois de cette expression sont enregistrés au XIXe siècle. Mais l’origine de la locution beaucoup plus loin dans le temps. Éclairage.
Sens de l’expression
Passer à tabac une personne, c’est la frapper en la rouant de nombreux et violents coups. L’expression s’emploie généralement pour traduire la bastonnade à laquelle certains policiers soumettent les gens dont ils veulent obtenir des aveux.
Étymologie de la locution « passer à tabac »
Une première explication de l’origine de tabac le donne pour dériver de tabb-. Ce radical comporte la notion de frapper. C’est le même fonds lexical qui a donné le verbe « tabasser ». À l’origine, il n’était donc pas question du tabac, cette plante aux feuilles bien prisées par certains.
Mais une autre explication est tentée par Michel Auboin et ses collaborateurs dans leur Histoire et dictionnaire de la Police du Moyen-âge à nos jours. Pour eux, les policiers qui parvenaient à obtenir des aveux recevaient des récompenses sous forme de tabac. Même si cette dernière explication semble plus prosaïque que la première, il demeure que l’expression renferme toujours une idée de violence, de coups assenés. Ce qui doit être une prérogative des policiers dans une république respectable.
Un exemple
Dans son roman Le Sursis, Jean Paul Sartre nous offre ce dialogue qui illustre à la perfection notre expression. Le voici :
« Nous l’avons gardé à votre disposition et vous pourrez venir le chercher quand il vous plaira.
– L’avez-vous passé à tabac ? demanda la voix sèche. »
Cet extrait a l’avantage de situer l’expression dans un contexte qui la rapproche de son origine. Ce qui favorise l’élucidation de passer à tabac.
Les amoureux de la belle expression de Dicoz ne demandent pas mieux, pas vrai ?