2 Juil. D’où vient l’expression « ne pas être sorti de l’auberge » ?
Prise au premier degré, cette locution signifierait que l’on continue de profiter des plaisirs offerts par une auberge. Mais elle renvoie à des réalités moins plaisantes. Comment et pourquoi ? Explications.
Signification de l’expression
Quand on avance qu’on n’est pas sorti de l’auberge, c’est pour dire qu’on n’a pas fini avec les ennuis. L’expression signifie qu’on traverse des difficultés et que l’on n’est pas près d’en venir à bout. Elle s’utilise pour désigner un état bien opposé à celui que laissent percevoir les mots à une première lecture.
Étymologie argotique de l’expression « ne pas être sorti de l’auberge »
Si le dicton recouvre ce sens particulier, il ne faut pas en rechercher la cause dans une quelconque mauvaise auberge. Pour comprendre la raison de cet étrange destin sémantique, considérez le terme « auberge » dans le sens que lui donne le langage argotique.
En effet, le mot désigne en argot « une prison » et signifie qu’un délinquant trouve en ce lieu, comme dans une vraie auberge, un coin où dormir et de quoi subsister. Mais nous sommes bien loin des bons repas ou des heures délicieuses dont on pourrait profiter dans une auberge.
L’étymologie éclaire ainsi le sens de cette expression apparue au XIXe siècle et qui figure au meilleur rang des expressions préférées des Français.
Un exemple est toujours efficace
Dans le roman intitulé Le Caïd de Loup Durand, on peut lire ce passage : « Trente tonnes de fromage à débarquer en hypocrite, on n’est pas sortis de l’auberge remarqua Lydro. On y sera encore à Noël. » Vous comprenez bien la crainte de cet ouvrier qui redoute le fait de travailler à Noël au lieu d’être avec sa famille.
Eh bien, quant à nous, on est vraiment sortis de l’auberge avec l’origine et le sens de cette expression, non ?