16 Fév. Vous arrive-t-il de remettre aux calendes grecques vos débiteurs ?
Ne vous sentez surtout pas directement concerné par cette interrogation impertinente. Personne ne met en doute votre capacité à honorer vos engagements. Vous l’aurez compris : cette mise au point nous plonge au cœur de l’expression « remettre aux calendes grecques ». Son explication le montre assez clairement.
Signification de la locution verbale
On dit qu’on remet la tenue d’un événement aux calendes grecques, lorsqu’on sait qu’il n’aura jamais lieu. Pour la simple raison qu’une telle date n’existe pas, ce qu’on veut faire ce jour-là ne se tiendra jamais. On peut maintenant s’interroger sur l’étymologie de l’expression.
L’origine savante de l’expression « remettre aux calendes grecques »
L’expression a été utilisée pour la première fois par l’empereur romain Auguste au premier siècle après J.-C. Elle avait alors déjà le sens qu’on lui connaît aujourd’hui. Mais c’est la faille exploitée par le souverain pour forger la locution qui est digne d’intérêt. En l’an 45 avant l’ère chrétienne, Jules César procède à une nouvelle organisation du calendrier. On institue une redistribution des mois selon le mouvement des astres. C’est à cette époque que le nombre de jours qui forment une année est arrêté.
Cependant, les Grecs ne suivirent pas cette réforme. Leur méthode de comptage des mois ne comporte donc pas de calendes, le premier jour du nouveau mois romain où l’on est censé s’acquitter de ses dettes. « Remettre aux calendes grecques » un événement revient à dire que celui-ci n’arrivera jamais.
Une utilisation concrète de l’expression
Voici une parfaite illustration de l’expression sous la plume de Jules Romains. L’auteur de Knock se sert de la version « payer aux calendes grecques » :
« -Mme Parpalaid : Ici, les clients vous payent à la Saint-Michel.
-Knock : Mais… quel est le sens de cette expression ? Est-ce un équivalent des calendes grecques, ou de la Saint-Glinglin ? »
Ce dialogue ne peut pas mieux illustrer la locution « remettre aux calendes grecques ». Vous ne trouvez pas ?